Formation des mots
Racines
indo-européennes communes
Elles forment
le vocabulaire de base de l’Uropi:
p.ex:
Pëtêr* (père), mâtêr* (mère),
bhrâtêr* (frère),
swésôr* (soeur),
sûnús* (fils),
dhugëtêr* (fille),
sâwel* (soleil), mori* (mort),
snighws* (neige),
sed-* (être
assis), stâyô* (être
debout), mer-* (mourir),
gwîwô* (vivre),
leghmi* (être
couché), dyêus* (jour),
mêns* (mois),
édmi* (manger),
pibô* (boire),
gwous* (boeuf),
kwôn* (chien)…
= Uropi
Pater,
mata, frat, sesta, son, dota, sol, mar, snev, sedo, sto, moro, 3ivo, le3o,
dia, mon, jedo, pivo, gov, kun…
Emprunts
Il s’agit essentiellement
des termes qui sont d’emblée internationaux du type hotèl,
taksì, menù, radiò, telefòn, televìz…
Ceux-ci sont
beaucoup plus nombreux qu’on ne l’imagine généralement, car
depuis leur naissance, les langues européennes n’ont eu de cesse de
faire entre elles commerce de mots et d’expressions divers.
p.ex:
reparo,
rezervo, ilusiòn, situasiòn, konsèrt, kongrès,
harmonij, simfonij, kakofonij, sektor, seleksiòn, simbòl, sinagòg,
vaksin, vals, vampir, vaslin (vaseline), vaz,
vena (veine), veranda,
vanìl, verbena
(verveine), veterinor…
Calques
L’Uropi utilise
ce procédé dont l’emploi est très fréquent dans
les langues européennes.
p.ex: L’allemand
Gewissen (< wissen = savoir)
et le russe soznanie (< so = avec + znat’ = savoir)
sont des calques du latin conscientia (< cum = avec + scire = savoir)
et du grec suneidhsiV (sun = avec, eidw = voir, savoir).
Le hollandais
aardappel est le calque
de pomme de terre comme l’allemand
Erd-apfel; parallèlement
l’allemand Grundbeere (Grundbirne) “poire de
sol” a donné le serbo-croate krompir.
Voici quelques
exemples de calques Uropi:
kovarko = collaborer
(avec + travailler) (lat. col-laborare, gr. sun-ergazomai, al. mit-arbeiten, rus. [so-trud-nitchat’]…)
tranoco = passer la
nuit (“transnuiter”) (al. über-nachten, esp. tras-nochar, rus. [pere-notchevat’]…)
usklaro = expliquer
(ex + clair) (tch. vy-svêtlit, pol. wy-jasniac’, rus. [ob-iasniat’],
al. er-klären, neer.
ver-klaren, let. iz-skaidrot)
forvizo = prévoir (avant-voir) (it. pre-vedere, esp. pre-ver, ang. fore-see, sué. förut-se, rus. [pred-videt’], srcr. pred-videti, gr. pro-vlepô
apflujo = s’écouler
(lat. ef-fluere, de-fluere, it. di-fluire, al. ab-fließen, tch. od-tékati, gr. aporreô)
inmico = s’immiscer
(fr. im-miscer, it. im-mischiare, al. ein-mischen, rus. [v-mechivat’],
srcr. u-mes’ati)
usvòk = prononciation
(hors de + parler) (al. Aus-sprache, neer.
uit-spraak, srcr.
iz-govor, pol. wy-mowa, sué.
ut-tal, let. iz-runa)…
Mots
composés
La composition
est un procédé très répandu dans la plupart des
langues européennes (surtout en grec et dans les langues germaniques
et slaves) pour former des mots nouveaux.
P.ex:
gr.m ponokefalo (douleur +
tête) = mal de tête, agriogourouni (porc sauvage)
= sanglier, al. Wasserfall, ang. waterfall, rus. vodopad = cascade,
chute d’eau; al. Flugzeug (vol + instrument,
objet), sué. flygmaskin (voler + machine)
= avion; rus [samoliot] (pref. auto- + voler),
pol. samolot (auto- + vol)
= avion. Gr. antistasî, al. Widerstand (résistance)
et rus. [protivostoïat’]
= résister, sont composés du même préfixe (anti, wider & protiv = contre)
et de la même racine (stash, stand & stoïat’ = être
debout, se dresser < i-e sta-*)
Les mots composés
sont des termes transparents, c’est à
dire que l’on peut distinguer (reconnaître et séparer) immédiatement
les éléments qui les composent, permettant ainsi de dégager
la signification du terme dérivé
du sens de ses éléments.
Voici quelques
exemples de mots composés Uropi:
Lucitòr (lumière + tour) = phare
Voditòr
(eau + tour) = château d’eau
Vodifàl
(eau + chute) = cascade
Kebidòl
(tête
+ douleur) = mal de tête
Varkidià
(travail +
jour) = jour de travail
stradilàmp (rue + lampe)
= réverbère
vimusporte
(hiver + sports) = sports d’hiver [1]
soliflòr
(soleil + fleur) = tournesol
sopisàk
(dormir + sac) = sac de couchage
sopivoko
(dormir + parler) = parler en dormant